Le Futurisme à Paris au centre Pompidou !

Du 14/11/2008

Le Futurisme à Paris au centre Pompidou !

Exposition "Le Futurisme à Paris" Jusqu'au 26 janvier prochain, l'exposition du centre Pompidou 'Le Futurisme à Paris' explore l'impact des disciples de Marinetti, principalement par le biais de leur rencontre avec les cubistes dans les années 1910. L'occasion de se pencher sur le courant le plus sous-estimé de l'histoire de l'art, qui a pourtant lancé le XXe siècle. Considéré comme dépassé, obsolète, le futurisme est dévisagé avec dédain voire, en France, avec condescendance. Aux Etats-Unis, il fut écarté de l'historiographie officielle. Pour ne rien arranger, cette exaltation du monde moderne et technologique est souvent associée, un peu rapidement, au fascisme. L'exposition du centre Pompidou fait un premier pas vers une réhabilitation ou, au moins, une plus grande objectivité. Car en plus d'avoir accouché d'oeuvres ardentes, à l'image de l'énergie étourdissante qui se dégage des tableaux de Boccioni, le futurisme se présente comme le premier mouvement d'avant-garde de l'histoire de l'art. Première avant-garde du XXe siècle, le Futurisme se veut un mouvement littéraire et artistique rejetant la tradition esthétique et exaltant le monde moderne, en particulier la civilisation urbaine, les machines et la vitesse. Les peintres du Futurisme italien, principalement Giacomo Balla, Umberto Boccioni, Carlo Carrà, Luigi Russolo et Gino Severini, regroupés en 1910 autour du poète Filippo Tommaso Marinetti, proclament l'identité de l'art et de la vie par le biais de la notion de vitesse. Héritant de la philosophie de Bergson et de la théorie de la relativité d'Einstein selon lesquelles la stabilité est une illusion rétrograde, ils choisissent la vitesse comme moyen de percevoir et d'acquiescer au principe fondamental qui régit le monde moderne, le mouvement. Sont ainsi glorifiées les usines et les inventions modernes, et tous les bruits qui en émergent. Ainsi, Luigi Russolo et Francisco Balilla Pratella, à travers une théorisation de la notion de bruit, vont faire l'apologie du son, qui influencera les Dadaïstes et plus tard la musique contemporaine. S'inscrivant en force contre une esthétique traditionnelle figée, le Futurisme prône un art total comme l'indiquent ses nombreuses activités parallèles à la peinture : la musique, l'architecture, le théâtre, le cinéma, la mode... L'exposition ambitionne de réévaluer la place et le statut du Futurisme, source fondamentale de la modernité, afin de rendre compte de son impact sur l'avant-garde française, le Cubisme. Elle invite à une nouvelle analyse des relations entre ces deux mouvements à travers plus de 200 oeuvres et documents. L'ensemble des peintres futuristes, mais également Georges Braque, Robert Delaunay, Félix Del Marle, Marcel Duchamp, Albert Gleizes, Frantisek Kupka, Fernand Léger, Kasimir Malévitch, Jean Metzinger, Francis Picabia, Pablo Picasso ou Ardengo Soffici, sont les protagonistes de ce dialogue dont l'écho fut international, les concepts futuristes devenant source d'inspiration pour de nombreux artistes, de Londres à Moscou. Résolument optimiste quant à l'avenir, le Futurisme a inventé un nouveau rapport de l'homme au monde moderne, une foi inconditionnelle dans le futur. En revenant sur l'aventure du Futurisme, le Centre Pompidou répond à son ambition première: révéler comment le regard des créateurs nourrit la pensée, l'action, la perception propres à chaque époque.

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