L5 : Le grand retour d’un groupe culte des années 2000
L5 : Le grand retour d’un groupe culte des années 2000
Dans cette interview exclusive accordée à Casting.fr, le groupe L5 revient sur ses 20 ans de carrière, entre souvenirs de Popstars et évolution artistique. Marjorie, Claire et Alexandra parlent de leur tournée “I Gotta Feeling”, 100% nostalgie des années 2000, qui fera escale au Dôme de Paris le 13 et 14 mars 2026 et partagent des conseils pour les jeunes artistes.
Elles dévoilent aussi des anecdotes sur leur amitié et les coulisses de leur succès.
Après toutes ces années, vous continuez à marquer les esprits du public et des Français. Comment vivez-vous cela aujourd’hui ?
M : Nous sommes très heureuses et très chanceuses. C’est en tout cas ce que l'on ressent. On éprouve beaucoup de gratitude à l'idée d'être encore là plus de 20 ans après.
On comprend aujourd'hui qu'on a marqué une époque et que cette génération a envie de se replonger dans ces années d'adolescence. Il y a beaucoup de nostalgie autour de nous.
Ça nous fait énormément de bien, à nous qui étions aussi jeunes à l'époque. On aime se retrouver ensemble sur scène pour vivre ces moments et se rappeler à quel point cette époque était belle.
Depuis votre victoire à Popstars, comment avez-vous chacune évolué artistiquement ?
C : Pour commencer, cette aventure à cinq nous a fait évoluer artistiquement, que ce soit ensemble ou individuellement. Je pense que chacune a pu se diriger vers ce qui lui tenait à cœur, en tout cas vers quelque chose qui lui ressemblait, car travailler en groupe, c’est aussi faire beaucoup de concessions artistiques parfois. Pour ma part, j’avais besoin de me retrouver dans une musique qui était la mienne à la base : le rock, le blues, etc. Donc voilà, j’ai évolué dans cette direction, et aujourd’hui, je suis ravie de revenir.
A : C’est exactement ça, on a beaucoup appris, individuellement et ensemble. Et aujourd’hui, on a la chance de pouvoir travailler à côté, tout en continuant l’aventure avec le groupe. Ça nous permet de choisir des titres qui nous ressemblent un peu plus, chacune de notre côté. Mais effectivement, ça fait du bien de se retrouver en groupe. Ça nous replonge dans une époque qui était vraiment belle.
Pouvez-vous nous parler de votre casting à Popstars ? son déroulement et ce que vous avez ressenti à ce moment-là.
A : On a vécu pas mal de choses ensemble. Il y a certaines choses dont on ne se souvient pas du tout, mais le casting énormément parce que c'était quand même une grosse épreuve. C’était notre premier casting professionnel à toutes les trois. Il y a eu beaucoup d’épreuves, et on ne savait pas vraiment où on allait. Marjorie et moi, on s’est rencontrées lors du casting à Marseille. Ensuite, on est montées à Paris pour le workshop, où il ne restait plus que 40 candidates sur les 4000. C’était très marquant, car chaque jour, cinq personnes partaient et au fur et à mesure, on se rend compte qu’on est encore là. C’est à ce moment-là qu’on s’est connues toutes les trois, et ça a tout de suite accroché entre nous. À la fin, nous n’étions plus que dix.
M : Juste pour compléter, il y a aussi la gestion du stress, la gestion des émotions surtout quand c’est la première fois. On avait déjà fait des petits concours de chant dans nos régions, mais là, on se retrouvait face à un jury professionnel, et c’est tout autre chose.
Même si l’on ne comprenait pas encore tous les enjeux, on savait qu’il fallait se démarquer, qu’il fallait prendre sa place. Mais comment faire ? Alors, on y est allées toutes les trois très naturellement. Le petit secret qui a marché pour nous, c’est qu’on était là pour le fun, pour se tester artistiquement. On voulait faire le point sur notre niveau, sans se mettre une pression énorme. On ne jouait pas notre vie, ce n’était pas un destin qu’on mettait en jeu.
C’était avant tout une envie d’aller plus loin, de mieux se connaître et de se confronter à un jury de professionnels. Et ça nous a donné raison, puisque toutes les trois, on a été choisies parmi 4000 candidates. Mais ça n’a pas été facile. Il y a eu beaucoup de pleurs, beaucoup de tensions, et même des symptômes physiques. Parce que quand le cerveau est trop chargé en émotions, c’est le corps qui finit par parler. Il y a eu des blessures, il y a eu énormément de choses, mais le soutien qu’on s’est apporté les unes aux autres, dans cette épreuve, nous a permis de tenir et d’aller jusqu’au bout.
Aujourd’hui, comment vous préparez-vous à remonter sur scène ?
A : On rigole parce qu’aujourd’hui, c’est un peu plus compliqué ! On est toutes les trois mamans… et un peu plus feignantes qu’avant, il faut l’avouer.
C : La préparation technique, avec les nouvelles technologies, c’est fabuleux. Plus besoin de se déplacer grâce à la visioconférence, on peut échanger nos idées, voir ce qui est possible, ce que chacune souhaiterait ou pas, etc. Ensuite, sur le terrain, physiquement, chacune sait ce qu'elle a à faire.
M : On est sur un show, je ne vais pas dire à l’identique comme à l’époque, mais on a gardé la même vibe. Du coup, on n'a pas trop de répétition à avoir. Quand on fait le “sound check” si au dernier moment, il y a une faiblesse chez l’une d’entre nous, on sait comment la combler et faire tourner.
C : On a de la chance aujourd'hui, 25 ans après, quand on est sur une scène toutes les 3, il se passe toujours cette même magie où il y a des automatismes. On n’a pas besoin de se parler, c'est automatique. C’est comme si notre corps réagissait avant même qu’on ait eu le temps d’y penser. Cela nous sauve parfois, et franchement, c’est pas mal du tout. Je trouve que c’est beau, cette fluidité dans notre façon de travailler, mais aussi sur scène.
Aujourd'hui, est-ce que vous vous considérez comme des Popstars ?
M : Je crois qu’aujourd’hui, à force de l’avoir entendu, on a fini par l’assumer. On a même fini par assumer le mot “iconique”, qui, au départ, nous faisait peur, parce qu’on ne se rendait pas compte de la place que l’on avait et de la trace qu’on avait laissée. Je crois qu’aujourd’hui, on peut dire qu’on est des Popstars.
A : J’ai un peu de mal avec tous ces termes, parce que, selon moi, la seule star de la pop, c’est Michael Jackson. Mais, pour remettre ça dans le contexte, c’est vrai que dernièrement, en faisant des scènes devant énormément de monde, on se rend compte qu’on a marqué une génération. On pourrait donc éventuellement être considérée comme des stars de la pop française.
C : Et surtout, maintenant, on se rend compte de l'impact que l’on a eu à notre époque, car on voit l’effet que ça provoque chez les gens lorsque l’on monte sur scène, même 20 ans après. À l’époque, on vivait déjà ça, mais on n’avait pas forcément le recul nécessaire. C’est une chance d’en prendre conscience aujourd’hui. On a marqué une génération, et on le voit quand on monte sur scène : les gens crient encore notre nom et sont hystériques, 20 ans après. Ce n’est pas pour rien. Il est temps que l’on se réveille et qu’on en prenne pleinement conscience.
Pouvez-vous nous parler de la tournée I GOTTA FEELING ? À quoi le public peut-il s’attendre ?
A : I Gotta Feeling est une tournée très nostalgique, qui se base sur les années 90-2000, où les gens pourront revoir toutes leurs popstars de l'époque. Il y a beaucoup de mise en scène, de chorégraphies, des changements de costumes. Je pense qu'ils s’en prendront plein les yeux et les oreilles, car ça fait toujours du bien de réentendre des chansons qu’on a tant adorées et sur lesquelles on a beaucoup dansé.
Quel conseil donneriez-vous à tous les membres de Casting.fr qui souhaitent se lancer en tant qu'artistes ?
M : Pour moi, le meilleur conseil, même s’il peut être difficile à entendre, c’est de rester naturel. Bien sûr, il faut aussi travailler son art avant de se présenter, mais ensuite, il faut vraiment y aller avec naturel et ne pas jouer sa vie dans ce moment-là. Ne pas penser que ce casting sera déterminant ou qu’il va changer le destin. Il faut être dans le moment présent, donner ce qu’on a à donner, sans se projeter sur ce qu’on ne sait pas faire ou ce qu’on aurait peut-être pu mieux faire. Il faut rester ancré dans le moment.
A : Chaque chose en son temps. Si ce n’est pas ce casting, peut-être que ce sera le prochain, et si ce n’est pas le deuxième, peut-être que ce sera le troisième. Il ne faut jamais baisser les bras quand on croit en quelque chose.
C : Le plus important, c’est de ne pas se mentir à soi-même et d’être vrai avec soi-même.
On peut ne pas être parfait dans l’art qu’on veut montrer, mais il ne faut pas tricher avec ce que l’on est. Il ne faut pas avoir peur de qui l’on est, de ce que l’on représente et de ce que les gens peuvent penser de nous. Je pense que c’est l’une des raisons principales de notre notoriété. Une spontanéité que les gens ont un peu moins aujourd’hui, mais à l’époque, c’était différent, car on était les premières. Je trouve que ça fait du bien de voir des personnes vraies, de la fraîcheur, surtout à travers la télévision et les réseaux sociaux, parce que tout est assez aseptisé et on manque de spontanéité.
Pour terminer, auriez-vous une petite anecdote à partager avec nos membres ?
C : Lorsque l’on a débarqué à paris, toutes les cinq, nous étions dans les studios d'Universal, notre maison de disques, où nous avons été filmées pour notre arrivée. C’était un moment où l’on se rencontrait à nouveau. Ce n’était pas la première fois, car on avait passé des castings ensemble, mais on ne savait pas encore qui avait été choisie.
En réalité, on le savait déjà, parce qu’on s’était appelées entre nous. Comme on s’était liées d’amitié en amont, c’était un peu comme si on s’était déjà choisies. On a un peu fait semblant devant les caméras, mais on était déjà un peu au courant.
Par contre, pour Claire, on ne savait pas. Ça a vraiment été la surprise, pour le coup.
M : Mon secret, c'était celui-là, à une fille près, on n’aurait pas formé le même groupe. Jusqu’au dernier moment, on avait un doute sur qui pourrait être la cinquième. Mais dans les liens qu’on avait tissés lors des castings, il nous manquait juste cette pièce au puzzle.