Antoine Le Provost, dans la peau d’Evan Hansen au Théâtre de la Madeleine 

Antoine Le Provost, dans la peau d’Evan Hansen au Théâtre de la Madeleine 

Antoine Le Provost, dans la peau d’Evan Hansen au Théâtre de la Madeleine 

Formé à la classe libre Comédie Musicale du Cours Florent, en partenariat avec le Théâtre Mogador, Antoine incarne un jeune homme sensible, en proie à l’anxiété sociale, à l’isolement, mais profondément sincère et bouleversant. Un rôle fort, tout en nuances, à découvrir dès le 3 octobre à Paris.

"Il y a une phrase qui m’a beaucoup aidé, c’est : « Si certains peuvent le faire, pourquoi pas toi ? » Et ça, ça a été un gros déclic..." Antoine Le Provost

Parle-nous de ton personnage Evan

ALP : Je vais jouer Evan, un garçon qui souffre d’anxiété sociale, qui se sent isolé, un peu invisible aux yeux des autres. Il est parfois maladroit parce que, justement, dans le spectacle, il va, suite à une lettre égarée, un malentendu, commencer un mensonge. Donc il est maladroit parce qu’il va mentir, mais il restera quand même vraiment sincère dans tout le spectacle. Et je pense qu’il est attachant aussi.

Comment s’est passé le casting ?

ALP : Le casting… J’étais sur les réseaux sociaux et juste, il y a une annonce qui est sortie. J’ai regardé un peu les rôles. Je connaissais déjà la comédie musicale avant, mais je regardais les rôles qui pouvaient me convenir. Il y avait le rôle d’Evan, ils recherchaient quelqu’un de moins d’1m75, et je fais 1m88. Donc je ne l’ai pas envoyé. Il y avait le rôle de Connor, qui est un autre rôle. C’est un rôle un peu plus grand, plus imposant. Je me suis dit : allez, on y va. Moi je dis pas que je suis imposant, mais quand même, c’était plus pour l’emploi. Et donc j’ai envoyé pour Connor et, suite à la vidéo que j’ai envoyée pour l’audition, ils m’ont appelé. 

La directrice de casting, Jennifer Barre m’a appelé en me disant : « Hé, écoute, on veut te voir pour le rôle de Connor. Et aussi pour le rôle d’Evan, on aimerait bien te tester. » Je leur ai dit : « Mais je suis beaucoup trop grand ! » Ils m’ont dit : « Bon, teste quand même, on verra. » Et c’est passé pour Evan. 

Comment t’es-tu plongé dans l’univers et la psychologie d’Evan ?

ALP : J’ai beaucoup observé les captations des spectacles qui se sont faits dans le monde entier, et il y en a pas mal qui existent sur YouTube, les versions de Broadway, de Londres... Il y a plusieurs façons d’interpréter Evan. D’ailleurs, il y a même un sujet : est-ce qu’il est autiste, est-ce qu’il a un handicap ? Moi, je pense pas. En discussion avec Olivier SOLIVÉRÈS (qui sera le metteur en scène), on s’est dit : on va le faire proche, en tout cas proche de moi. Il n’est pas autiste.

C’est un garçon, en fait, comme tant d’autres, mais juste qui s’est mis à l’écart. Donc voilà, je vais rester proche de moi pour ce rôle.

Quels ont été, selon toi, les plus grands défis artistiques pour incarner Evan ? 

ALP : Déjà, le défi, c’est qu’on joue du mercredi au dimanche et deux fois le samedi. C’est quand même très sportif. Il va falloir avoir une hygiène de vie irréprochable, déjà pour la voix, parce que ça chante beaucoup. Et le rôle d’Evan… D’ailleurs, quand ils m’ont appelé pour le rôle, j’ai dit : « Non mais c’est trop dur à chanter. » J’avais dit : « Je ne peux pas. » Et du coup, forcément, j’adore les challenges. Donc je me suis dit : « On va tenter. » Vocalement, c’est un challenge et aussi émotionnellement, parce que chaque soir, il va falloir se mettre dans cet état. Evan, il a une grosse évolution émotionnelle durant le spectacle, et jusqu’à la fin où, vraiment, c’est une sorte d’explosion avec un monologue mis en musique, une chanson mais très, très théâtrale.

Et donc retrouver cette sensation tous les soirs, cette émotion, tout en restant à la hauteur vocalement, je pense que ça va être le challenge. Et j’espère que je réussirai. Mais on ne sait pas encore… Faudra venir voir !

Tu as un parcours artistique impressionnant malgré ton jeune âge. Comment es-tu tombé dans cet univers ?

ALP : Mes parents m’ont emmené voir le guignol. Le guignol du Champ de Mars : les marionnettes.
À partir de mes trois mois ! On habitait vers Paris. Du coup, tous les week-ends, ils m’emmenaient voir le guignol, jusqu’à mes cinq ans, après qu'on ait déménagé. Et ben, c’est grâce à mes parents. Ils m’ont emmené voir des comédies musicales. À six ans, j’ai vu Frankenstein Junior au Théâtre Déjazet. Bon, j’étais petit, donc je n’aurais pas dit : « Je suis fan, je suis passionné ». Mais ils ont quand même vu un intérêt. Et du coup, on a continué à aller voir des comédies musicales, jusqu’à ce que je veuille en faire après les cours, en loisirs. Et me voilà aujourd’hui.

La phrase culte du spectacle, c’est : You are not alone. You will be found.  Elle te parle personnellement ? Comment l’interprètes-tu ?

ALP : Comment je l’interprète… C’est vrai que ce spectacle est assez universel parce qu’il y a plein de messages, et il y a ce message-là qui est très fort : dire que tu n’es pas seul et que quelqu'un viendra. Et même si tu te sens seul, regarde un peu autour de toi : quelqu’un pourra te tendre la main. C’est un peu ça l’image.Et c’est vraiment très beau, parce que c’est un message solidaire. Et je pense qu’il peut aider pas mal de personnes, pas mal de jeunes aussi. Voilà, il y a aussi d’autres messages pour les parents, la relation avec les enfants, comment agir avec l’adolescence. C’est assez universel, ça parle à tout le monde. Aussi comment agir avec les autres. C’est pas grave de ne pas savoir comment interagir, d’être timide. Je pense que c’est tous ces sujets-là qu’on peut comprendre dans le spectacle. Et on peut se retrouver justement dans le personnage d’Evan.

Le spectacle parle d’identité, de réseaux sociaux, de solitude, d’amour de soi… Pourquoi penses-tu qu’il va autant toucher le public français ?

ALP : C’est toujours ce truc : forcément, les comédies musicales de Broadway, on ne sait pas trop si ça va marcher en France. Mais là, c’est une comédie musicale qui est très théâtrale. D’ailleurs, on est huit comédiens sur scène, chanteurs aussi, et il n’y a pas vraiment « d’ensemble » comme on peut en voir dans d’autres comédies musicales. Normalement, il y a des danseurs, des swings (qui sont des doublures de danseurs d’ensemble), il y a des rôles… Et là, vraiment, on est huit comédiens chanteurs sur scène. Les ensembles peuvent être des chœurs juste pour les chansons, mais c’est vraiment, je dirais même, une pièce de théâtre mise en musique. 

L’histoire est vraiment très intrigante. On s’y retrouve. Et les messages sont tellement universels qu’on voit bien que ça peut jouer dans le monde entier. Il n’y a pas vraiment de lieu destiné à l’histoire. Ça pourrait autant se passer en Espagne qu’au Japon.
Donc je pense que ça peut parler à tout le monde en France.

Un petit mot pour ceux qui nous regardent : jeunes artistes, passionnés de théâtre musical, qui rêvent peut-être un jour d’être à ta place ?

ALP : Il y a une phrase qui m’a beaucoup aidé, c’est : « Si certains peuvent le faire, pourquoi pas toi ? » Et ça, ça a été un gros déclic. Après, forcément, je pense qu’il y a la passion qui rentre en jeu. Une fois que t’as la passion, et le travail, je pense que tu laisses faire les choses. Il y a forcément un petit facteur chance, mais faut pas non plus trop s’y attarder. Faut pas lâcher. Travailler, y croire, et se lancer à fond. Donc… ça le fait.

Informations pratiques : 

Au théâtre de la Madeleine 

À partir du 3 octobre 2025
Mercredi et jeudi à 20h
Vendredi et samedi à 21h
Samedi et dimanche à 15h

Durée : 2h00

Mise en scène et adaptation texte : Olivier SOLIVÉRÈS

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